La bataille du Linge
 
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par Thomas WIEDER
 
  Le grand canon de Zillisheim
 
 

BONUS

 
   

UN RECIT DU SERGENT-MAJOR NOËL JOURDAN DU 30ème BATAILLON DE CHASSEURS ALPINS

 
 

1ère ligne française

La préparation de l'attaque du LINGE a été longue et dure. Le 30ème Bataillon de Chasseurs Alpins s'éparpille entre te Col du Bonhomme et le Col du Wettstein, il organise des premières lignes, creuse des tranchées, pose des fils de fer barbelés, fait des abris ; ils ne peuvent faire de feu et souffrent cruellement du froid.

Le 19 février 1915, l'ennemi attaque furieusement au Wettstein et les blessés ne peuvent être évacués que de nuit. Malgré le roc et le gel, tranchées et boyaux se creusent, le Combekopf s'organise, on prévoit l'attaque du Linge. La 6ème Compagnie du Capitaine TOUCHON monte au Combekopf, piton rocheux, nu, sans aucune tranchée en avant du Wettstein : il y fait quelques petites attaques toutes repoussées. La Compagnie passe trois pénibles semaines ; les obus sont nombreux et le vent qui souffle soulève sans cesse d'aveuglants tourbillons de neige.

Les compagnies travaillent avec acharnement aux tranchées et viennent à mesure qu'elles trouvent de la place. En juin, le bataillon à 6 compagnies de 250 hommes chacune travaillera en parallèles de départ sous les obus et des "minen". Le 15 juin, le bataillon fait une audacieuse sortie, diversion pour facititer les attaques sur Metzeral.

Dans la journée, un adjudant armé d'un revolver et un chasseur armé d'un couteau rampent vers le Linge, se glissent dans le bois, débusquent une sentinelle et un petit poste ; le cheminement est reconnu.

La nuit venue, absolument noire, la 3ème Compagnie et la 5ème sortent en silence ; les cisailleurs font sous le feu des brèches dans deux réseaux trouvés à tâtons et mettent en fuite une série de petits postes : ils se retranchent ; puis les deux compagnies rentrent avant le jour, leur mission terminée. Cette opération délicate s'est faite presque sans pertes, grâce à la parfaite discipline du bataillon, droit au but sans riposter pour ne pas s'entre-tuer.

 
 

Tranchée française

Le 8 juillet, le bataillon est passé en revue par le Général De MAUD'HUY au Col du Bonhomme à l'occasion de l'inauguration du monument provisoire élevé à la mémoire du Génénal BATAILLE.

Le bataillon remonte vers le 13 au Combekopf ; encore quelques coups de pioches et bientôt la grenade et la baïonnette. Le 20 juillet, bien avant le jour, le 30ème Bataillon est en place dans ses parallèles, sur le glacis nu.

En lère ligne, la 5ème Compagnie à gauche, face à la lisière sud du bois du Linge : elle ne voit rien de l'organisation ennemie parfaitement masquée par le bois intact. La 3ème Compagnie, à droite, face à la petite carrière du Schratzmännele qu'elle voit gardée par les larges réseaux et les solides blockhaus.

L'attaque retardée à cause de la préparation d'artillerie visiblement insuffisante est enfin décidée pour 14 heures. Le Lieutenant MAGNE à la tête de la lère vague de la 5ème Compagnie entre sous bois, il est aussitôt arrêté par un épais réseau, des tranchées intactes fortement tenues, des blockhaus ignorés où des mitrailleuses se révèlent.

La 2ème vague avec le Capitaine BERTRAND est criblée de balles dès qu'elle débouche, le capitaine est tué, un sous-lieutenant grièvement blessé ; ce qui reste debout rejoint la vague MAGNE.

La compagnie perd quatre-vingt quinze hommes en un instant.
A droite, la 1ère vague de la 3ème Compagnie, précédée du clairon sonnant la change l'arme à la bretelle, atteint les défenses accessoires qui bordent la route du Hohneck et le Schratzmännele ; toute l'organisation intacte ne peut être franchie.
La 2ème vague, mitraillée dès le départ, rejoint très diminuée ; les pertes sont vite considérables : 2 sous-lieutenant tués, le lieutenant blessé, l'adjudant a une jambe brisée, crie aux chasseurs qui veulent le panser : "Ne vous arrêtez pas ! en avant ! marchez !" 2 caporaux mortellement blessés crient "En avant ! Vive ta France !"

Le commandant lance en renfort 2 sections de la 4ème Compagnie sous un feu terrible qui les prend dès la sortie de la parallèles, elles avancent avec un entrain et un ordre magnifiques. Les deux sous-lieutenants chefs de section sont tués ; ce qui ne tombe pas renforce la 5ème. Puis le Lieutenant-Colonel MESSIMY arrête l'attaque ; il commande le Groupe 30-70 depuis quelques temps ; il a vu tout le combat ; il sait qu'il vaut mieux garder pour de meilleures occasions tant de vaillants prêts à sacrifier.

A gauche, le lieutenant de la 5ème Compagnie risque cent fois d'être tué, puisque tous ses cisailleurs sont tués avec leur sergent-major.

A droite, le capitaine est très douloureusement blessé à la tête, son sac tyrolien criblé de balles ; il rampe le long des réseaux, cherche en vain une brèche, il n'y en a pas sur tout le front du bataillon.

Il essaie d'employer d'autres cisailleurs, toute l'équipe est mise hors de combat, le capitaine est tué ; une autre équipe : ils sont tués, le caporal blessé.
La rage au coeur, les chasseurs se dressent et debout contre l'infranchissable réseau fusillent les créneaux ennemis, un chasseur ne cesse que lorsqu'une 4ème blessure lui enlève un oeil, un autre chasseur blessé est un des rares survivants de cet acte d'héroïsme exaspéré. À 18 heures, les éléments du bataillon de droite refluent sous la fusillade qui redouble sous les rafales de mitraille qui viennent de trois côtés.
L'héroïque Capitaine SERGE se retranche avec les 9 hommes qui lui restent.
La nuit venue, les débris des compagnies d'attaque sont relevés sur la ligne atteinte, le bataillon se réorganise.
Puis cheminant par le passage que le 14ème Bataillon a réussi à forcer le 20, le 30ème Bataillon remonte le 22 à l'attaque de la crête nord du Linge : 1ère et 2ème Compagnies.
L'assaut est donné d'un bel élan à 10 h 30 ; la préparation d'artillerie est tout aussi inefficace que le 20 sur les organisations invisibles. Au prix de dures pertes : un lieutenant tué, 2 capitaines blessés ainsi que 3 lieutenants, les compagnies atteignent sans pouvoir les franchir les réseaux intacts devant lesquels les mitrailleuses des imposants blockhaus croisent leurs feux.

Les cisailleurs d'un intrépide caporal réussissent seuls à faire une étroite brèche, elle ne peut être utilisée. Arrive le lieutenant-colonel MESSIMY : plaqué contre le réseau, il examine les blockhaus, juge inutile de nouveaux sacrifices et donne les ordres d'installation. Ils s'organisent sous le bombardement plus nourri de jour en jour ; les nuits sont fort agitées ; les fusées font un feu d'artifice ininterrompu ; la fusillade s'allume pour un rien, s'étend à toute la ligne, se renforce de l'éclatement des pétards, les échos retentissent d'un vacarme assourdissant.

Les patrouilles sont très actives de part et d'autre ; une nuit, l'une d'elles tente d'enlever le chasseur en sentinelle vigoureux et vaillant, il assomme à coups de crosse le Bavarois qui veut le terrasser : le reste s'enfuit. Le 26, l'organisation ennemie a pu être bien reconnue : nouvelle attaque de la crête.
La préparation d'artillerie commence à 13 heures, les 75 traitent bien les fils de fer, mais ils sont impuissants contre les blockhaus couverts d'une triple rangée de troncs de gros sapins. Les 155 interviennent à partir de 15h45. L'attaque est fixée à 11h45, la 6ème Compagnie en tête, puis la 4ème qui se rabattra à gauche. Une section de la 6ème Compagnie part un peu avant l'heute fixée, arrive sur la tranchée du sommet en même temps que nos derniers gros obus, l'enlève avec son blockhaus.

Quand la 4ème Compagnie arrive, la garnison du blockhaus de gauche s'est ressaisie et sa mitrailleuse tire sans arrêt ; trois sections changent de blockhaus, l'entourent, s'en emparent de haute lutte, les grenadiers ont dû passer des pétards par les créneaux pendant le tir de la mitrailleuse. Toute la crête est prise, un sous-lieutenant est tué en parcourant le nouveau front.

Une vive contre-attaque à 21 heures ; elle arrive à courte distance, les pétards la dispersent : le sous-lieutenant de la 6ème est tué.

Le lendemain, le bataillon passe une dune journée sur cette crête conquise au prix de tant d'efforts ; il subit un très violent bombardement. Le capitaine de la 6ème et un sous-lieutenant de la 1ère Compagnie sont tuée, le 2ème sous-lieutenant de la 6ème très grièvement blessé.

 
 

Tranchées allemandes

Le 28, le bataillon, exténué, est envoyé en soutien au bas du Linge ; pendant quelques jours, il n'a pas à intervenir dans les combats livrés sur la crête par les nouveaux bataillons arrivés.

Le 4 août, à 9h20, un bombardement d'une violence encore inconnue commence, les rafales des 74-77-105 arrivent sans discontinuer, les 150 et 210 hachent les gros sapins, sur la crête sur un front de 200 m, les minen de 170 et 245 pleuvent à six cents à l'heure ; le soir le beau bois du Linge n'existe plus.

Les Allemands attaquent à 18 heures ; ils prennent pied dans les tranchées où le terrible bombardement a écrasé deux jeunes bataillons déjà très éprouvés.

Le 30ème Bataillon accourt. A droite, la 2ème Compagnie reprend des éléments de la crête ; le Sergent FAURE y reste toute la nuit avec une poignée de chasseurs, encadré par des allemands ; sa ténacité est récompensée : l'ennemi lui cède toute la place au petit jour.

Au centre, le capitaine de la 3ème Compagnie ne peut tout reprendre ; sa compagnie a 17 hommes et en perdra cinq. Un chasseur va faire un barrage en sacs à terre à 10m de l'ennemi ; un combat à la grenade donne un nouveau gain ; au jour un tapis de cadavres gris et verts témoigne de l'ardeur de la lutte livrée par cette poignée de vaillants.

A gauche la 5ème Compagnie ne peut reprendre un blockhaus perdu ; elle se bat cependant avec acharnement sous l'impulsion de son ardent capitaine ; elle arrive au corps à corps, quatre ou cinq de ses chasseurs disparaissent au milieu des allemands, ils reviennent bientôt après avoir joué furieusement de la baïonnette.

Le 6 août, le bataillon retourne à PLAINFAING ; 15 jours de combats acharnés lui ont coûté 199 tués, 513 blessés évacués. Une citation à l'ordre de l'armée est la belle récompense de sa vaillance.

En septembre 1915, les lignes sont à peu près définitivement fixées sur le front des Vosges de France et d'Alsace ; sur de hauts pitons, des combats acharnés y ont été livrés ; ils ont été pris et perdus plusieurs fois, ils appartiennent aux deux partis dont
les tranchées sont à quelques pas.

La belle forêt a disparu, quelques troncs déchiquetés où le souffle des bombes a accroché de lamentables débris, sacs à terre, lambeaux de vêtements et même chevaux de frise ; la terre bouleversée, dépouillée de son dernier brin d'herbe.

Le 4 septembre, le bataillon va passer quelques heures au LAC NOIR. Il tient le lendemain le LINGE et l'arrête nord du SCHRATZ. Les six compagnies sont en ligne, chacune avec une section en soutien à une centaine de mètres en arrière : le meilleur abri de la ligne est à l'épreuve de la fusée éclairante. La distance de l'ennemi varie de 20 à 80 mètres. Les travaux nécessaires sont considérables, très difficiles en première ligne où les travailleurs sont souvent blessés par les grenades.

Le 9 septembre, de 10 heures à midi, la droite du bataillon est très violemment bombardée par des minen, un poste d'écoute est détruit, les tranchées sont bouleversées en maints endroits.

Le calme renaît : on commence à réparer les dégâts. À 11h30 une pluie de grenades s'abat subitement sur tout te front du bataillon ; à droite toute la tranchée de la Compagnie COUTAMIN reçoit des Liquides enflammés : elle est évacuée. Les deux sections de gauche réussissent aussitôt à reprendre leur place ; mais à la section de droite, les sacs à terre du parados et du parapet s'enflamment, les chasseurs sont surpris dans cette ruelle de feu, un dépôt de fusées éclairantes s'allume, achève de jeter le désarroi, plus de la moitié de la section est de suite hors de combat. Les survivants conduits par le capitaine essaient en vain de reprendre la tranchée, un barrage de pétards les décime.

Une autre contre-attaque est encore essayée, mais la nuit est venue, l'ennemi s'est déjà couvert par des rouleaux de barbelé : elle échoue ; une nouvelle ligne est creusée quelques pas en arrière. Les jours suivants, la vie habituelle du secteurs agités a repris : fusillades, grenades, pétards, bombes de toutes dimensions, travaux pénibles et périlleux.

Le 18 septembre est un jour de deuil ; un obus tue le Commandant BOUQUET (enterré à Plainfaing). Parti avec le bataillon qu'il commande depuis un an, il s'est acquis l'affection de tous par sa grande bonté, son besoin de partages sans cesse les dangers des chasseurs ; la citation à l'ordre de la 7ème Armée donnée à l'occasion de sa mont fait comprendre la douleur du bataillon : "Modèle de toutes les vertus militaires, s'est brillamment distingué depuis le début de la campagne à la tête de son bataillon d'élite et tout particulièrement au cours des opérations du 20 juillet au 8 août, où il a dirigé plusieurs assauts sous un feu terrible d' artillerie lourde. A été glorieusement frappé dans une tranchée de première ligne alors qu'il inspectait ses troupes et prêchait l'exempte devant elles."

C'était le 1er commandant du 30ème Bataillon qui venait de tomber au Linge.

C'est le Commandant JULLIARD qui remplace le Commandant BOUQUET.

Le 12 octobre, accompagné de quelques hommes, un officier tenant sa lampe électrique allumée à la main passe devant les chasseurs du 30ème et leur dit : "Suivez-moi", et un ordre inattendu arrive répété à voix basse : "Mettez baïonnette au canon". Soudain c'est la catastrophe, une véritable grêle de pétards s'abat sur eux. Des cris, des plaintes, dans ce trou, c'est le massacre : encore plus de trente morts.

Le Commandant JULLIARD qui, en montant à l'attaque à la tête de ces hommes, leur avait dit : "Suivez-moi", avait disparu. Il avait été relevé grièvement blessé par les adversaires et transporté dans une de leurs ambulances. Il devait décéder te 13 octobre et être inhumé au cimetière allemand ; et c'est seulement en septembre 1919 que les recherches faites au Ministère de la Défense Nationale ont appris ces détails. C'est en 1924 que le corps du Commandant JULLIARD fut exhumé et transféré au cimetière des Chasseurs du WETTSTEIN.

C'était le deuxième commandant du 30ème Bataillon de Chasseurs Alpins tué au Linge en quelques semaines.

Dans le silence inaccoutumé, une mitrailleuse claque : signal sans doute ; toute la crête du SCHRATZ s'enflamme, une pluie rouge de pétrole brûlant tombe sur toute la 1ère Compagnie et sur la section de droite de la 6ème Compagnie. Le vent rabat les lourds panaches de fumée noire sur les lignes, les chasseurs qui ne sont pas brûlés sont à moitié asphyxiés. La 6ème Compagnie n'est pas trop éprouvée, parce qu'elle est un peu moins prêt de l'ennemi ; la section pétrolée reste réfugiée dans la tranchée de doublement ; la première ligne perdue est criblée de grenades, la section de soutien arrive, et la situation est rétablie en quelques minutes.

Le capitaine de la 6ème et un sous-lieutenant ont été grièvement blessés. Le capitaine de la 1ère Compagnie, qui a été très éprouvée, essaie de contre-attaquer avec les chasseurs qu'il a pu réunir ; arrêté pas un violent barrage de pétards, blessé, il échoue.

Le Commandant accourt avec une vingtaine de chasseurs, les fait contre-attaquer ; les pétards les arrêtent, tous sont mis hors de combat, sauf cinq. Puis c'est un groupe de grenadier sous les ordres d'un sous-lieutenant : le sous-lieutenant et un sergent reviennent seuls indemnes.

Le Capitaine LATRABE du 14ème Bataillon de Chasseurs remplace le Commandant JULLIARD.

Le bataillon est relevé dans la nuit du 15 au 16, l'ennemi entend et croit à une contre-attaque, tous les minen et canons entrent en action, le bombardement extrêmement dur continue toute la nuit.

Un des postes d'écoute vient à peine d'être passé au bataillon qui remplace le 30ème que l'ennemi l'enlève, le sous-lieutenant contre-attaque et le reprend, il est blessé.

En six semaines, le 30ème Bataillon de Chasseurs vient de perdre trois officiers, les deux Commandant BOUQUET et JUILLARD, deux sous-lieutenants mortellement blessés, deux capitaines, deux lieutenants blessés, 71 sous-officiers, caporaux et
chasseurs tués, 334 blessés.

Cette terrible attaque du LINGE commencée le 20 juillet 1915 .s'est prolongée des mois ; des chasseurs massacrés en nombre. Quarante bataillons se sont battus dans ce secteur bouleversé pour peu de terrain acquis, ayant à subir en plus des bombardements les intempéries des rudes hivers vosgiens.

Le 15 novembre 1915, la neige atteindra près d'un mètre, le froid est très vif, on relèvera plusieurs fois des sentinelles presque inanimées ; et le 30, un brusque dégel, l'épaisse couche de neige fond subitement : talus, parapets en sacs à terre s'effondrent, tranchées et boyaux deviennent des torrents, l'eau emporte tout. Les Chasseurs souffrent cruellement pendant quatre jours : ils ne peuvent s'allonger pour se reposer et le bombardement continue toujours. Les Allemands ont appelé les Chasseurs Alpins et à pied "les Diables Bleus", vu leur tenue bleue.

Ce secteur, où ce sont déroulés de terribles combats, de date mémorable, est appelé le Tombeau des Chasseurs".

Les Allemands dans leurs blockhaus et terrés dans des tranchées cimentées n'ont pu être délogés ; la guerre a continué avec des bombardements incessants, nos soldats Français dans des tranchées protégées pas des sacs à terre et cela jusqu'en 1918 à l'armistice.

La 47ème Division a quitté ce site alsacien-vosgien au mois de juillet 1916 pour la SOMME.

 
   

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Remerciements à Thomas WIEDER